En France et en Belgique, nous sommes un peu rigides dans notre manière de voir les choses. Nous avons encore souvent tendance à tout mettre dans des cases. On est rarement pris au sérieux quand on exerce plusieurs professions, c’est associé au fait d’être dispersé et de ne pas savoir ce qu’on veut. Ça porte pourtant un nom : la multipotentialité – j’ai d’ailleurs fait une vidéo sur le sujet à laquelle je vous renvoie.
La psychologie ne fait pas exception à la règle, si on va voir un docteur des émotions et du cerveau, c’est qu’on est fou. C’est très dommage d’avoir encore cette image de la psychologie car elle est tout sauf ça. Quand on a mal quelque part, on se pose beaucoup moins la question d’aller chez le docteur ou de se débrouiller seul. De même, on a beaucoup moins peur de dire ouvertement qu’on a rendez-vous chez son généraliste cet après-midi. Ça devrait être pareil pour un psy.
Il semble plus facile en revanche de dire qu’on va chez son/sa sophrologue ou chez son/sa thérapeute parce qu’on les associe davantage au bien-être et au développement personnel qu’à la maladie mentale. Pourtant, on devrait être fiers d’aller chez le psy. Car en réalité, ce que cela dit de vous, c’est que vous êtes capables de prendre vos problèmes à bras le corps, de vous mettre à nu face à quelqu’un que vous ne connaissez pas, que vous êtes capables de reconnaître vos limites et que vous avez envie d’aller de l’avant.
Au cours de sa carrière, un psy va probablement rencontrer des gens qu’on qualifie familièrement de « fous » mais c’est loin d’être l’essentiel de sa patientèle. En effet, la plupart des gens qui consultent viennent pour des anxiétés, un épuisement professionnel, des problèmes de couple, des dépendances, etc. Des thématiques assez communes que nous rencontrons tous et que nous traversons avec plus ou moins de succès selon nos failles et nos sensibilités.
Demander de l’aide n’est pas un signe de faiblesse mais un signe de force.
Michelle Obama
Il n’y a rien de honteux à demander de l’aide, que du contraire. Si on se tourne vers un psy, ce n’est pas parce qu’on est faible, c’est tout l’inverse. On a le courage et le recul nécessaire pour dépasser l’étape la plus cruciale qu’est celle de demander de l’aide. Et on choisit surtout de travailler une thématique en profondeur, d’aller remuer des choses qui peuvent être très pénibles pour avancer dans sa vie.
Mais alors, aller chez le psy est une obligation si on veut résoudre quelque chose ? Non, pas forcément. Certaines personnes ont un déclic ou rencontrent quelqu’un qui leur permet de se retourner quelque chose et d’avancer. Pour certains, c’est conscient car ils s’y connaissent plutôt pas mal en psycho, ont beaucoup lu, beaucoup observé et analysé, pour d’autres ça se fait sans qu’ils ne sachent vraiment pourquoi, généralement grâce au lâcher-prise.
Accepter, ce n’est pas se résigner, mais rien ne vous fera perdre plus d’énergie que de résister face à une situation que vous ne pouvez pas changer.
Dalaï-Lama
Quand je parle de lectures, je ne parle pas des centaines de publications de développement personnel qu’on nous jette littéralement à la figure. Y a des choses pas mal là-dedans, y a aussi des choses franchement pas géniales voire dangereuses. Et pour quelqu’un qui n’a pas d’esprit critique ou qui n’a pas de grille de lecture psy, c’est difficile de faire les bons choix.
Attention, je n’ai rien contre le fait de prendre soin de soi, de faire de séances de méditation, de s’éveiller au monde qui nous entoure, etc. que du contraire. J’ai par contre plus de mal quand on nie la douleur sous prétexte qu’il faut sans cesse être hyper positif dans sa vie (et que par la même occasion on empêche les étapes pourtant nécessaires du deuil), qu’on se tourne tellement sur soi qu’on se sépare du groupe, qu’on cherche à l’extérieur des réponses qui se trouvent à l’intérieur de nous…
Soyez fiers de demander de l’aide, d’avoir envie de mieux vous comprendre, d’aller à votre rencontre à travers la thérapie.
